Eglise ST SEVER

Eglise ST SEVER

Le voyageur qui traverse Tosse ne manque pas de remarquer, dans son cadre de verdure, l'église de style romano-bysantin, cet aspect est relativement récent et nous découvrirons que, durant ce dernier millénaire, le vieux sanctuaire a subi maintes restaurations et transformations, la dernière relative au ravalement extérieur de l'ensemble du bâtiment date de 1998.

Le passé de Tosse et de son église sont étroitement liés à la Viconté de Maremne dont elle fut la "capitale" avant de devenir le siège de la juridiction dédiée à Saint-Sever, elle fut longtemps un jalon sur l'une des routes qu'empruntaient les pèlerins allant à Saint-Jacques-de-Compostelle.

C'est sur l'emplacement d'une première chapelle du Xème siècle qui a été démolie au XIème siècle que l'église actuelle fut édifiée. L'appareillage des pierres constituant l'abside et le choeur correspond exactement à la période romane, ce qui permet d'attribuer l'ensemble à la première moitié du XII ème siècle. Le bâtiment était alors plus court, c'était un vaisseau unique se terminant avant le clocher, qui n'existait pas encore. L'abside et le choeur en forme de cul de four sont en calcaire coquillier. Les murs de la nef sont en matériaux composite : en garluche, en grès et même parfois en cailloux car, au Moyen-Age, les paroisses landaises étaient très pauvres et les carrières de bonnes pierres beaucoup trop éloignées pour les moyens de transport dont on disposait alors. Une seconde phase de construction peut-être située au XVème siècle, car, en 1587, Tosse et les villages voisins furent systématiquement pillés et ravagés par une compagnie huguenote. c'est vraisemblablement le motif de l'édification de la grosse tour de défense qui fera, plus tard, office de clocher.

Au XVIIème siècle on s'est contenté de bâtir une sacristie à droite du chevet et on renforcera les contreforts romans, mais l'indigence de la paroisse ne permet toujours pas d'effectuer le minimum d'entretien. Si bien qu'en 1760 l'église était à ce point délabrée que l'évêque de Dax menaça d'interdire la messe, si des travaux nécessaires n'étaient pas effectués; ils ne furent exécutés que 33 ans plus tard.

Il semble qu'au XIXème siècle, les ressources de la commune aient permis des travaux d'entretien plus régulièrement. Mais de toutes les restaurations, la plus radicale est celle de 1927 à 1930. Elle devait avoir pour but d'agrandir, pour en augmenter la capacité d'accueil des fidèles. Mais l'architecte Bordelais : Antoine Larsonneur a transformé le bâtiment en ce qui constituait, pour lui, une véritable église romane en y ajoutant un transept, en surbaissant le clocher, en supprimant l'arcade qui séparait la nef de la tour. Les deux portails latéraux qui ne manquent pas d'allure ont été conçus par le sculpteur Vignal.

Plus tard, des vitraux du maître verrier Delmas ont été offerts par des familles tossaises. L'édifice a été inscrit en février 1928 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Bien des polémiques et des critiques ont alimenté les conversations, mais reconnaissons que ses volumes architecturaux dégagent une certaine harmonie et que le cadre verdoyant qui l'entoure le met en valeur.